(m/scénario) future lover - 30 YEARS STILL YOUNG

« Attends, tu veux placer mes parents à côtés de ceux de Jenna ? » - « C’est un blasphème ? » - « C'est à dire que.. Les miens ne l’aiment pas vraiment alors je te laisse imaginer l'ambiance avec ses parents.. » - « Tu m’étonnes.. » Murmura Ornella presque malgré elle sous le regard interloqué de Ian, arquant un sourcil il lui lança un grand sourire avant de la pousser de son épaule. « Non mais c’est pas que ta futur femme est invivable, c’est juste qu’elle n’est pas spécialement facile. »Tu t’enlises Ornella, ça en devient terrible. Pensa-t-elle en roulant des yeux. « Enfin je veux dire, avant le mariage c’est compréhensible. » Tu t’es enterrée toute seule ma grande. C’est de mal en pis avec toi. Laissant échapper un petit rire, le jeune homme haussa les épaules d’un air de dire qu’il n’y pouvait rien. Sur ce point, elle était tout à fait d’accord avec lui, il ne pouvait pas faire grand chose face à elle. C’était sans doute ça le principal problème. Lui tendant l’essai du faire part, elle se mordillait machinalement le pouce en observant chacune de ses réactions. « C’est très.. Vert et rose.. » Balbutia-t-il en écarquillant les yeux. « Elle a choisit les couleurs. » - « Pour de vrai? » - « Ah bah les goûts et les couleurs hein.. » Ian éclata de rire devant son air dépité tout en essayant de chercher ses mots. Elle n’avait pas tout à fait tort, quelle personne censée pouvait associer ce genre de couleurs pour un mariage. L'italienne avait plus l’impression de préparer un carnaval, déjà qu'elle faisait une faveur à une amie de s'occuper de cet évènement. Voilà qu'elle se retrouvait dans une véritable carotte. Cette jeune femme était décidément très spéciale et son côté bling-bling était tout bonnement hilarant. Non seulement elle voulait quelque chose de grandiose, de royale et pourtant, dans le même temps, elle lui demandait des choses improbables. Voyant sa colocataire descendre les escaliers, elle se mordit la lèvre inférieure afin de ne pas éclater de rire devant sa mine décomposée. Levant la tête, la jeune femme lui lança un regard par dessus l’épaule de Ian avant de faire un demi-tour totalement contrôlé et de passer la tête devant la porte. Ornella tentait de reporter son attention sur le jeune homme qui semblait bien concentré. Pourtant, la petite brune faisait tout pour la déconcentrer et lorsqu'elle daignait enfin lever les yeux elle lui fit un clin d’œil associé à une superbe grimace. « Je comprends mieux maintenant. » Murmura-t-elle en secouant les mains devant sa bouche avant de sautiller sur place. « Tu veux bien m’excuser une petite seconde, il y a des.. Nuisibles dans cette maison. » Se levant immédiatement, elle entraina son amie qui tentait de se débattre avant de jeter un nouveau coup d’œil dans le salon. « C’est lui ton fameux client richissime ? » - « Tu cesses, il va se marier, n'essayes pas même pas un de tes tours de passe passe! » - « Regarde moi ce corps. » - « Tu me fatigues. Tu vois ce visage ? C'est le visage d'une femme fatiguée. » Soupira longuement Ornella. Il y avait des moments où elle aurait voulu habiter seule. C'était pas bien ça, être seule. « Et comment tu fais ? » - « T'as pas passé l'âge de ce genre de connerie? » Demanda-t-elle dans un soupir tout en voyant son amie danser sur place. « Je t’en supplie, tu ressembles à un véritable zombie, retourne te coucher ! » - « Je dérange c’est ça ? » - « C’est un rendez-vous professionnel. » - « Un rendez-vous professionnel avec lui, et la marmotte hein... » - « Si tu ne t'arrêtes pas de suite je t'enferme dans la cave tu m'entends? » Dit-elle dans un cri étouffé en lançant un regard sur le jeune homme. « Toi.. Je te connais tu.. » Mettant une main sur sa bouche, Ornella du faire des pieds et des mains pour entrainer son amie dans les escaliers en lui faisant son regard qui signifiait : barre-toi avant que je t’égorge. « Tu es dans la mouise ! » Murmura-t-elle avant de monter les escaliers quatre à quatre en riant. Passant une main sur son visage, la petite blonde tentait de se recentrer afin de ne pas passer pour une véritable demeurée. Ce qui allait être problématique.

« Cette fille est juste un gobelin d’un mètre cinquante et j’aimerais l’attraper, lui arracher ses cheveux et la secouer vraiment, vraiment très fort. » Débitant ça tout en jetant un bouquet de rose sur le canapé, elle poussait un grognement dépité devant l’hilarité de son amie qui ne pouvait s’empêcher d’éclater de rire devant la mauvaise humeur d'Ornella. « Ce n’est pas drôle. Je suis à deux doigts, à deux doigts hein, de la tuer. Et dire que je TE rends ce service en aidant, voilà où ça me mène. » Continua l'italienne en pointant son amie du doigt. Ornella n'était pas organisatrice de mariage, la jeune femme était comptable. Autant dire que ce n'était pas nécessairement son domaine de prédilection de devoir gérer des bridezillas à longueur de journée. Cela dit, l'italienne voulait s'immerger dans ce domaine pour voir ce que cela allait donner. Inutile de préciser qu'elle regrettais ça amèrement. « Elle est angoissée, elle se marie c’est normal. Ça arrive bien plus souvent qu'on ne le croit, surtout quand il y a gros à la clé! » Répondit Cordelia, la bouche pleine d'un bagel au saumon. « Il fallait que ça me tombe dessus. Madre mia. » Grommela Ornella en se laissant tomber dans un des fauteuil avant de finir son thé d'une traite.  Pianotant sur le fauteuil, elle lâcha un soupir avant de pousser un cri qui fit sursauter son amie. « Je vais l’enterrer dans le jardin celle-là, ça va être vite vu. » - « Le but n'est pas de détruire ma compagnie, madame. » Dit-alors Cordelia en se raclant la gorge. Levant les yeux vers son amie, elle ne pu s’empêcher d’éclater de rire avant de secouer la tête. La vérité était simple : cette jeune femme était la pire jeune mariée qu’il lui avait été donné de côtoyer. C’était une véritable hyène et elle ne pouvait pas la voir, même en peinture. Ornella n’était pas réellement le genre de personne à ressentir une aversion aussi violente à l’égard de quelqu’un mais cette fois-ci, c’était tout simplement au dessus de mes forces. Ça et le fait qu'elle en pinçait pour le futur marié. Ce qui n'aidait pas toute cette affaire. Évidemment. « C’est Ian le problème ? » - « Je sens des ondes négatives soudainement ! » Répliqua-t-elle en se levant immédiatement tout en faisant de grands signes en sa direction. « Remarque, ça ne m’étonnerait pas tu sais. J’ai bien remarqué vos petits regards en coin. » - « J’ai dis que je sentais des ondes négatives. » Maugréa l'italienne en lui tirant la langue. Cordelia éclata de rire et fit la moue, arrêtant de bouger quelques secondes elle se mit à l’observer sous toutes les coutures. « Mais c'est que j'ai raison en plus ?! » - « Bye bye !» Elle venait de cracher ça tout en faisant volte face, ne voulant pas se lancer sur ce terrain là sachant trop bien comment cela allait se terminer. Ornella lui fit comprendre qu'elle ne voulait plus en parler. N’étant absolument pas d’humeur à commencer ce genre de discussion elle l'intima d’un geste de la main de ne pas continuer. Son amie n’était pas stupide et elle était du genre à tout savoir simplement en la regardant. Ça avait toujours été comme ça entre elles mais pour une fois, elle aurait voulu que cette manière de la connaître par cœur et son entêtement s’essoufflent, ne serait-ce que quelques heures. Pourtant, Cordelia n’allait pas en rester là, elle continuerait à la confronter à la vérité jusqu’au moment ou l'italienne avouerait enfin ce qu’elle voulait tant entendre. C’était sans compter sur son côté plus que têtu. « C’est con quand même de tomber sous le charme d’un mec sur le point de se marier. » - « Je t’aime mais là, tu m'énerves profondément. » Sortant du salon comme une véritable tornade, elle n'avait qu’une seule envie : marcher. Elle avait besoin de faire le vide et bifurquant sur la droite, elle se laissa porter par le magnifique coucher de soleil qui s’étendait sur la ville.

« ORNELLA ! » La voix cassée de la jeune femme résonna soudainement dans la maison de l'italienne sans qu'elle ne puisse comprendre ce qu'il se passait. Sortant tel un boulet de canon de la maison, son amie s’appuya sur un des sièges afin de reprendre son souffle. « Il faut rendre les clés à présent. Nous avons été très clairs, tu as TA maison, j'ai MA maison, et les hippopotames sont bien gardés. » Dis-t-elle en fermant son ordinateur d’un coup sec. Son amie avait l’air sur le point d’imploser et il n’y avait pas grand chose qui se passait dans le quartier pour qu'elle se mette dans un état pareil. À moins que quelque chose de de fou soit en train de se passer, son amie n’était pas le genre de jeune femme à s’exciter pour un oui ou pour un non. Arquant un sourcil en faisant un mouvement d’épaule, Ornella lui lança un regard qui voulait dire : que fais-tu chez moi ? « Tu ne devineras JAMAIS qui j’ai vu au café, tu sais celui où je vais tout les matins. Tu te souviens, ils ont le café qui ne me rends pas complètement dingue en cours de journée, et le petit burrito super mignon qui est vraiment... » Ornella hocha la tête avant d'éclater de rire. Il n'y avait pas a dire, son amie était totalement barge. Se perdre dans des explications si tôt, un lundi matin, il fallait vraiment avoir envie. « Bon, devine. » - « Tu viens de me dire que je ne devinerais jamais ! » - « Fais un effort bordel Ornella. » - « Mon frère ? » - « Je te rappelle que ton frère me fait très, très, très peur. » - « Auden a toujours fait cet effet, je me demande toujours si il le fait exprès ou si c'est de naissance. » Répondit l'italienne en faisant la moue. La relation entre ces deux-là n'était pas exactement paradisiaque et Ornella ne savait pas sur quel pied danser. Toujours est-il qu'elle se demandait sincèrement si il était toujours en vie. « COLE! » Hurla alors son amie, la sortant de sa rêverie. Une minute de silence, comment ça ‘Cole’ ? Cole notre, du moins son, Cole ? De Londres ? « Tu nous ferais pas une petite crise de la trentaine toi? Une envie de renouer avec son passé parce qu'on s'ennuie ? » - « C'est fou non ? » - « Pourquoi t’as l’air d’être toute excitée ? » - « Parce que je suis toute excitée ! » Poussant un soupir qui en disait long, Ornella ne savait vraiment pas ce qu'elle était censé faire de cette information. C'était très étrange de retrouver un ex à l'autre bout du monde, certes, mais de là à s'exciter un lundi matin. L'italienne se contenta tout simplement de hausser les épaules d’un air plus que détaché en reclassant quelques papiers et en rallumant son ordinateur. Elle entendit son amie soupirer et maugréer dans sa barbe lorsque soudain elle se planta devant elle, un poing sur les hanches. « Tu sais ce que ça veut dire..? » - « Que tu vas baiser ? Pour le première fois depuis approximativement, quoi, un an et demi ? Ceci explique cette joie de vivre intense. » Elle venait de lui dire ça avec un naturel désarment et ne pu s'empêcher d’éclater de dire devant son regard dépité. Cela dit, la présence de Cole, en Australie, soulevait une question plus qu’importante : était-il recherché par Interpol ? Il n’était pas le genre de personne à supporter ce genre de ville, ce genre de météo, il avait toujours clamé haut et fort que Londres était une ville parfaite et qu’il n’irait jamais s’enterrer ailleurs. Aussi, était-il seul ? Ou était-il avec son ami de toujours ? Elle n'était pas certaine de pouvoir assumer la présence de Ian par ici. C'était tout de même la faute à pas de chance de se retrouver nez à nez avec la seule personne qu'elle ne voulait jamais revoir. Dans un autre pays. À l'autre bout de monde. Dans la même ville. Comme si ce pays n'était pas assez grand. « Tu sais, ce n'est pas parce que tu joue l'italienne désinvolte que ça fonctionne avec moi hein. » Dit alors son amie avec une moue boudeuse. « Ça veut dire que Ian est peut être avec lui. Ils sont sans doute en vacances, imagine tout de même la chance que ça arrive ? » Ornella devait être la femme la plus pessimiste du pays parce qu'elle ne voyait pas cela comme une bonne chose. Il y avait sans doute une probabilité sur dix mille que cela arrive et voilà que sa meilleure amie en faisait toute une montagne. Il n'y avait pas à dire, Ornella avait toujours eu beaucoup de chance.